Leçon 05
1
maa aure « Tout le monde »

maa est un article au pluriel qui implique une notion de beaucoup.

2
maa aure mwa te kûre naraku ni. « Tout le monde a déjà labouré ses champs d’igname. »

mwa (accompli) + te (descriptif) + verbe -re exprime une action accomplie dans le passé.

3
na ngoo ? « Et vous ? »

na signifie alors, quant à.
ngoo (pluriel) employé ici implique une notion honorifique identique au vouvoiement du français.

4
pa ko tetee. « Je suis toute seule. »

pa (assertif) donne une signification il n’y a que moi, tandis que si on dit ko te to tetee re, la phrase signifie simplement je reste toute seule.

tetee seul se situe normalement à l’intérieur du verbe comme :

kû tetee re labourer seul
vê tetee re partir seul
kere tetee re manger seul
nga tetee re travailler tout seul
mwarîî tetee re planter tout seul
5
te kûre naraku. « Il faut labourer le champ d’igname. »

Le naa drubea n’a pas d’expression d’obligation identique au français devoir ou il faut, mais ici, avec te (descriptif) la phrase donne une signification c’est bien le moment de ̴, il est sans aucun doute le moment de ̴ , il est anormal de ne pas faire ̴ , et par conséquent on peut la traduire comme il faut ̴ . On peut également concevoir que le te soit un article et que ce soit un prédicat nominal.

6
ngoo me te jaanire me ko kââ ne xire mi yo mu ? « Voudriez-vous que je vous donne la main ? »

me (éventuel) + te (descriptif) exprime une éventualité. te dans cette construction doit être prononcé normalement comme tee.

xire mi est composé comme en français de donner + main, et il signifie aider.

Ici, après jaanire me vouloir que, on voit verbe -re comme ko kââ ne xire mi yo mu, ce qui entre en contradiction avec ce qu’on a vu dans la leçon précédente (leçon 4, grammaire (6)). La différence entre les deux vient de celle d’entre më te (éventualité) et pa (assertion). Avec pa (assertif) la phrase doit être comme :

ngoo pa jaanire me ko xi mi yo mu ? Voulez-vous que je vous donne la main (maintenant).
7
te jii pa tore wê mu. « Le jour qui vous convient. »

On peut dire également en ajoutant un pronom relatif nyi qui comme : te jii nyi pa tore wê mu. 
Avec wê (interférentiel) la signification est que le jour qui reste sur (en contact avec) vous, le jour qui vous convient.

8
ko mwa ne yaire tôô mu. « J’arriverai à vous. / J’arriverai chez vous. / J’arriverai sur vous. »

mwa ne est un futur certain qui exprime l’achèvement certain de l’action dans le futur.
tôô (pointatif) doit être bien distingué de wê (interférentiel). Si on dit yaire tôô mu, il signifie que quelque chose est arrivée sur votre endroit, mais il n’implique pas le résultat de cet évènement. Si on dit par contre yaire wê mu, il implique qu’un évènement a causé un résultat sur vous, comme par exemple la maladie. Distinguez les deux phrases suivantes :

taa yô mwa yai tôô mu. Une femme est arrivée sur vous.
te veyuure mwa yai wê mu. La maladie est arrivée sur vous.
9
taa jie « Vingt (20) »

Il signifie littéralement un homme, et indique en naa drubea le chiffre 20 (un homme  10 doigts, + 10 orteils  20). Ainsi deux hommes = 40, trois hommes = 60, 4 hommes = 80, 5 hommes = 100.

10
ko pa jaanire mwarîî tetee re. « Je veux planter toute seule »

On peut dire autrement comme ko pa jaani mwarîî tetee re.

11
pa kô uire wê. « C’est la façon de faire ça. / C’est comme ça la façon de faire »
kô + verbe signifie façon de faire, manière de faire.
kô tore façon de rester
kô vuure ngi naa drubea façon de parler en naa drubea
signifie ceci, ce dont on a parlé tout à l’heure.
12
ko bee jaanire me tumwa aure ne mee vêre yoo xire mi yo ra pwë mwarîîre. « Je ne veux pas que des autres viennent m’aider à planter les ignames »

yoo (objectif actif) aller pour faire et pwë (objectif statique) pour faire doivent être bien distingués.

nyi me ne mee vêre yoo xire mi yo ra. Elle viendra pour me donner la main.  
nyi te tore ne Drubea pwë xire mi yo ra. Elle reste à Nouméa pour me donner la main.  
13
ne jie ni « Ses parts à planter »

ne est un article collectif.
jie ni prend un nom spécifique comme jie ni ku ses ignames à planter, jie ra wî mes bananiers à planter.

14
peawe ku tena ? « N’y a-t-il pas de ku tena ? »

peawe est une négation de a wi il y a, alors que la forme négative de a wi n’existe pas.

15
ko bee trôngërëre kû tetee re. « Je ne peux pas labourer toute seule. »

La phrase signifie littéralement je ne sais pas labourer toute seule, Mais la construction bee trôngërëre + verbe est une construction fréquente identique au français ne pas pouvoir faire. On peut mettre également kô façon, manière avant le verbe comme :
ko bee trôngërëre kô kû tetee re. Je ne peux pas labourer toute seule. (Littéralement je ne connais pas la façon de labourer toute seule).