Leçon 17
1
ki te uiere ? « Qu’est-ce que tu as ? »

uiere veut dire triste, avoir de la difficulté.

2
a pwaa kagwee ki a veyuu. « C’est blanc comme si tu étais malade. »

kagwee veut dire comme, comme si.
Ici, on dit a pwaa être blanc, mais quand on parle du visage de quelqu’un, il signifie être pâle.

3
nokû ra a veyuu ke wê kaa mwatru. « J’ai mal à la tête depuis avant-hier »

La phrase signifie littéralement ma tête est malade, mais c’est une formule en naa drubea d’exprimer avoir mal à  du français.

ke wê est composé de ke (provenanciel) + wê (locatif interférentiel), et donne une notion de depuis du français.

kaa mwatru peut être décomposé par kaa aujourd’hui + mwa (accompli) + tru (article au duel), il indiquerait deux jours passés à compter d’aujourd’hui → avant hier.

4
ki te vire ce me ki boru ? « Qu’est-ce que tu as pris pour recouvrer ta santé ? »

borure signifie normalement « vivre », mais ici il signifie guérir.

me signifie pour que, afin que.

5
ko te wa ngire citron to wê katraa ra. « J’ai frotté mon front avec un citron »

wa ngire citron peut être dit autrement comme
ware ngi citron

6
te niire me nyi me ne veborure. « On dit qu’il guérira (la maladie) »

te niire me est une expression identique à on dit que du français, mais il est dépourvu de sujet.

veborure est composé de vé (préfixe causatif) + borure vivre, guérir et il signifie guérir.

7
nyi te ye a murûre te trë veyuure paa. « Il calme le mauvais sang »

ye a murûre est composé de yere attraper + a murû être froid, et signifie attraper l’état froid → calmer.

trë veyuure signifie sang qui est malade → mauvais sang.

8
ko te veyuure koongare. « Je suis tombée malade à cause de travail »

La cause de la maladie est juste postposée à veyuure.

ko te veyuure kooyere kaatrë. Je suis tombé malade à cause de l’accident de voiture.
9
ko te trobe kôôre newetrîîre pwë vêre kwe ne koopa yoo tü tûâre jie ra ku nangarâ ni me te tüüre. « Je me suis réveillée tôt le matin pour aller voir si l’igname pousse dans le champ »

tü tûâre est un verbe composé de türe chercher + tûâre voir.

jie ra ku signifie ma part d’igname à planter et par conséquent, la phrase ne veut pas dire que d’aller voir l’igname pour récolter, mais veut dire que d’aller voir si l’igname qu’on a planté pousse.

10
ê xire te veyuure, ko te to ngire. « La maladie que j’ai, c’est arrivé »

ê xire est identique à vê xire mee venir donner.

ko te to ngire est une proposition relative qui modifie te veyuure la maladie, mais il n’y a pas de pronom relatif.

11
kawee ya me pa a wi taa veyuure nyi pa tro a teteere to wê ra. « Peut-être qu’il y a une maladie qui reste tranquille sur moi »

kawëë ya me signifie peut-être que, et identique à kapë. ya n’est pas obligatoire.

nyi ici assume une fonction de pronom relatif dont l’antécédent est veyuure maladie.

tro a teteere veut dire rester seul → rester tranquille.

12
ko bee kaayoore waa. « Je ne me sens pas mal »

kaayoore veut dire avoir un sentiment. Dans le contexte, il indique que je ne sens pas que la maladie s’aggrave.

13
te xïï te yuure aure tôô wê « hôpital »

Il signifie littéralement l’endroit où on soigne les gens.

14
ko mwa vaa wê yo ni me nyi te mee vêre ke rie. wë nyi mwa nii me « ko mee vê ngi re Sœur Caroline. « Je lui ai demandé d’où elle venait. Elle m’a répondu alors “j’ai amené Sœur Caroline »

Ici la première phrase est un discours indirect et la seconde est un discours direct. Mais la distinction entre deux sortes de discours, direct et indirect, n’est pas tellement importante, et le discours indirect est relativement rare en naa drubea. Ce phénomène est probablement lié au mode de penser des locuteurs du naa drubea. Quand ils parlent de ce qui se passe ou de ce qui s’est passé, ils en parlent normalement en se situant sur la place et le temps en question et non sur la place actuelle, ni sur le temps actuel où se situe le locuteur, comme c’est le cas en français. C’est ainsi qu’il n’y a pas de concordance de temps entre les deux propositions principale et subordonnée.

15
nyi te yobware ke kû vë. « Elle est tombée du lit »

kû (spatial) sur, dessus est obligatoire ici. Comparez avec la phrase suivante :
nyi mwa yobwa to pee ne tra. Elle est tombée par terre.

16
kââ ninaa mwa yuru paa yoo l’ambulance ke ne Drubea. « L’une des deux a téléphoné pour appeler l’ambulance de Nouméa »

yoo (objectif actif) est suivi du verbe ou d’un nom, comme dans cette phrase.

17
nyi mwa vetrâ ra ngi te vee yë. « Elle m’a fait savoir comme ça »

te vee yë signifie ces paroles-ci, et la phrase toute entière donne une signification elle m’a averti par ces paroles-ci → Elle m’a fait savoir comme ça.

18
akaa kô tûâre mu ? « Qu’est-ce que vous en pensez ? »

La phrase signifie littéralement c’est comment, votre manière de voir la chose ?
→ Qu’est-ce que vous en pensez ?
On peut dire autrement comme :
akaa kô ngërëre mu ? C’est comment votre manière de penser → Qu’est-ce que vous en pensez ?

19
a kangi ni kââ tracii. « Elle est trop grosse »

On peut dire la phrase autrement comme : kangi ni a kââ tracii

20
mwa nyi yô kââ tracii. « Elle est très vieille »

On peut dire la phrase autrement comme :
nyi mwa kââ tracii.
nyi mwa yô kââ tracii.